L’amour sans tabou dans l’antiquité.

Qui n’a pas lu qu’au temps des Romains et des grecs on leur prêtait des mœurs dépravées d’orgies, de luxure et de débauche quand il s’agissait « d’amour ». Mais en y réfléchissant bien la réalité historique est différente. Beaucoup de pratiques aujourd’hui choquantes étaient répandues, mais Athènes comme Rome avaient leurs interdits. Et notre 20ème siècle par les différents péplums ont vulgarisé l’image d’une Antiquité aux mœurs débridées et aux amours hétérosexuelles entre partenaires adultes, mais la réalité était bien différente….

Les historiens se sont penchés sur ces sociétés auxquelles nous devons tant aux vices et vertus. A quoi ressemblait la sensualité dans l’antiquité? Ils avaient beaucoup moins de tabous qu’à l’heure actuelle……

APHRODISIAQUE :
Rien de plus efficace pour réveiller un amant fatigué, oui mais avec quoi ! du «lézard », en particulier ceux de la famille du scinque. Faire une décoction avec «le museau et les pieds pris dans du vin blanc» ou avec la «chair des flancs», relevée avec de la myrrhe et du poivre.

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RECOMMANDATION :
Sous la République romaine, le célèbre Caton l’Ancien, homme d’État pourtant réputé pour sa sévérité, lance à des mâles sortant d’un lupanar: «Bravo! Courage! C’est ici que les jeunes gens doivent descendre, plutôt que de pilonner les épouses des autres.»

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CONTRACEPTION :
Le lavage après l’étreinte était le procédé le plus fréquent et recommandé aux femmes de l’époque après le coït, «se lever tout de suite, s’accroupir, provoquer un éternuement et se nettoyer soigneusement le vagin, ou encore boire de l’eau très froide».

L’ART D’AIMER :
Celui-ci a ses codes, souvent choquants à nos yeux et très éloignés des idées reçues, et ses interdits déroutants. Prenons un couple marié. L’épouse infidèle risque la mort. Son mari, en revanche, peut faire la bringue. Dans cette société qui ne connaît pas l’égalité, l’homme de condition libre domine outrageusement. Il peut avoir des relations avec ses propres esclaves, des prostituées, des femmes d’un rang social inférieur respectables et non mariées, avec lesquelles il peut entretenir une relation durable. Il vit parfois avec sa femme, sa concubine et les enfants des deux femmes. D’où de nombreuses querelles à la maison.

LES AVENTURES EXTRA CONJUGALES :
Sont tolérées pour les hommes, pourvu qu’il ne touche pas aux femmes mariées: ce serait porter offense à d’autres hommes. A Rome ou à Athènes, l’idéal du citoyen mâle est de se réserver les rôles «actifs» dans la relation sexuelle. «Il y a, d’un côté, ceux qui pénètrent; de l’autre, tous les autres, ceux qui ne possèdent pas le pouvoir, ceux qui sont pénétrés- les femmes, les garçons, les esclaves.

LES PRATIQUES SEXUELLES :
A Rome, on ne peut rien imaginer de pire que le cunnilingus. L’homme ne se plie pas aux désirs de l’autre, car ce serait contraire à son statut social : pratiquer une fellation à un partenaire relève aussi pour le mâle de condition libre du crime de lèse-virilité. C’est une obscénité sans nom! En revanche, en être le destinataire est valorisé. L’immoralité chez les Anciens naît de la transgression des rôles. Peu importe, en revanche, que le partenaire soit un homme ou une femme. A chacun ses goûts! L’empereur Claude n’aimait que les femmes. Le grand poète Virgile, que les hommes. Jules César appréciait les deux sexes indifféremment.
Les femmes avaient-elles les mêmes pratiques que les hommes ? Sur ce sujet, les documents manquent cruellement. Car la plupart des textes antiques sont des œuvres composées par des hommes de classes aisées…

 

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PROSTITUTION :
Très fréquente, et totalement admise. Aucun homme ne se cachait pour aller dans les maisons closes, cette pratique est, en plus, peu onéreuse. A Rome, les professionnels, hommes ou femmes, se rencontrent dans les lieux publics: forum, portiques, théâtre, auberges et bien sûr lupanars – du mot «louve» (lupa), le surnom des prostituées. Les maisons closes sont encadrées par l’Etat au nom de… l’intérêt public. Le but ? Éviter que les jeunes gens ne se ruent sur les femmes mariées. C’est à Athènes que ce système s’est mis en place: protégées par les autorités, les maisons publiques versent en échange une redevance
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L’HOMO-SEXUALITE :
Dans sa forme contemporaine, l’homosexualité surprendrait nos aïeux. Aucun Ancien ne serait allé à la Gay Pride, ils se seraient bidonnés à l’idée que des personnes de même sexe revendiquent le mariage et l’adoption d’enfants. Ils auraient ri aux larmes, également, devant les films à l’eau de rose, ou les Arlequins et leur idéal du couple «hétérosexuel».

L’AGE :
Et que dire de nos interdits sur l’âge des partenaires… Les Athéniens des classes aisées les auraient balayés d’un revers de main, eux qui pratiquaient la pédérastie, cette relation pédagogique où un citoyen mûr initie, vraisemblablement sur le plan sexuel, un adolescent encore imberbe (l’adulte qui initie l’adolescent). Une coutume qui a fait couler beaucoup d’encre. Les Romains, eux, n’ont pas encensé les relations avec les jeunes, mais les ont tolérées avec les prostitués et les esclaves. Des «mignons» servent, par exemple, dans les banquets. Ils forment des troupeaux d’infortunés garçons qui attendent, une fois finis les repas, d’autres outrages dans le lit, disait Sénèque. «Rappelons le contexte de l’époque: on se mariait jeune et on mourait tôt». 
L’âge légal du mariage à Rome – 12 ans pour une fille, 14 ans pour un homme. L’espérance de vie – Environ 25 ans.

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LE SEXE :
Le sexe n’avait pas qu’une fonction érotique, les « amulettes » en forme de phallus, avaient pour but de faire rire ou d’éloigner le mauvais sort. Plusieurs représentations ont été façonnées en métal ou en statuette de bronze. Le sexe n’était absolument pas tabou et faisait partie de la vie de tous les jours. Ces phallus loufoques, peints ou sculptés, se trouvaient aussi aux carrefours, dans les maisons, dans les champs. Omniprésentes, ces représentations ne choquaient pas. On trouvait aussi des phallus en terre cuite – des «ex-voto» – dans les temples. Ils servaient d’offrandes aux dieux pour obtenir un enfant, ou remercier une divinité après une guérison.

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MARIAGE :
C’est d’abord un acte social, par lequel les époux unissent leurs patrimoines et assurent une descendance légitime. Bien évidemment et la plupart du temps à cette époque le choix des époux est en général décidé par les parents. On se marie tôt. Dès la puberté, pour les filles. Mais les divorces, qui s’effectuent sans formalité, sont monnaie courante. L’amour au sein du couple conjugal ne commence à devenir un idéal qu’à la fin de l’antiquité.

LES SENTIMENTS :
Par certains aspects, l’antiquité n’apparaît pas si éloignée de nous. L’expression de la passion n’a pas pris une ride, dans L’odyssée, il n’y a pas un sentiment d’Ulysse qu’on ne comprenne. La même fragilité transparaît chez les êtres ensorcelés par Eros, ou son avatar romain, Cupidon (Cupidon et Spyché). Les artistes dépeignent avec soin la sensibilité blessée, la passion impossible, comme celle qui enflamme le cœur du dieu de la Guerre, Mars, pour son opposé, Vénus, la divinité de l’Amour: «Sa nuque souple rejetée en arrière, les lèvres entrouvertes, il te regarde, déesse, et te regarde encore, écrit Lucrèce. Ses yeux ont soif d’une vision d’amour et, renversé, il suspend à tes lèvres, son souffle.» L’ardeur du sentiment désarçonne, Platon nous rapporte une scène où Socrate interroge Sophocle, déjà très âgé, en lui demandant où il en est de ses rapports avec les femmes: «Je suis enchanté d’être échappé de l’amour comme si j’étais échappé des mains d’un maître enragé et sauvage», répond le poète tragique. Multiplier les histoires rend esclave, car on perd le plus important : la maîtrise de soi-même. Dans le monde romain, «un homme à femmes ne passait pas pour un don Juan, mais pour un efféminé, un individu dominé par ses envies. Au même titre que la passivité, l’excès – amoureux ou sexuel, peu importe – est diabolisé. Un interdit de plus…

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CONSEIL DES MÉDECINS :
Comment modérer ses ardeurs ! Durant toute l’Antiquité, philosophes, hommes politiques et écrivains s’interrogent sur la meilleure façon d’y parvenir. Des médecins grecs réfléchissent aux vertus de l’abstinence. Certains condamnent les relations hors mariage. Les penseurs théorisent la tempérance. Il ne s’agit pas encore d’une morale cohérente, imposée à tous… Mais, au fil des siècles, et notamment sous l’Empire romain, ces idées vont faire leur petit bonhomme de chemin.

LA MORALE :
Vers l’an 100, la morale officielle se rigidifie. L’infidélité du mari devient aussi grave que celle de sa femme. Sous l’empire, le stoïcisme, philosophie ascétique qui considère les passions comme des maladies et les plaisirs comme des leurres, redevient à la mode au sein de l’élite. L’antiquité tardive n’a donc pas attendu l’essor du christianisme pour se crisper. C’est tout l’inverse: obsédée par le souci de modérer les pulsions, condamnant les excès sensuels et sentimentaux, soucieuse de vertu, elle a créé un climat d’austérité morale qui a préparé le terrain à une relecture sévère du christianisme, entreprise par les Pères de l’Église à partir du IIIe siècle. Une vision qui va s’imposer durablement
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DE NOUVELLES RÈGLES :
Ces évêques vont faire une fixation sur les aspects sexuels de la doctrine. En allant loin dans l’interprétation des Evangiles. Car il est peu question de ces sujets dans le Nouveau Testament. L’Eglise promeut alors la virginité des fiancés et condamne la sexualité qui n’a pas pour but la procréation. En 394, à Rome, les prostitués mâles sont raflés sur ordre de l’empereur chrétien Théodose le Grand et brûlés en place publique.

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UN PARADIS DU SEXE EN PERDITION :
L’antiquité demeure pourtant, dans l’esprit collectif, comme un paradis perdu de la sensualité. Pourquoi un tel contre sens? Parce que, depuis deux millénaires, ses personnages mythologiques, ses héros et ses tyrans hauts en couleur, ses fresques et ses textes osés offrent aux hommes, plus que toute autre période historique, un réservoir à fantasmes. Chaque époque y a projeté ses rêves d’amours sans répression et s’est façonné une imagerie sur mesure..
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ÉPILOGUE :
Ainsi, après guerre, les péplums ont popularisé l’image d’une période décadente. Tout est faux, bien sûr, dans ces films tournés à la va-vite et sans un sou. Les femmes portent de vagues habits drapés. Les soldats, des boucliers fantaisistes. Et le scénario, simplissime, distille un peu d’érotisme sous un flot de bons sentiments: «Le héros de péplum est un valeureux officier bourré de qualités militaires. Il aime les femmes et les banquets. Mais il renonce à cette vie impure en rencontrant une jeune et belle chrétienne qui l’ouvre à la foi.» Comme le protagoniste de Quo Vadis?, qui préfère sa belle aux fêtes de Néron. Ou comme le Spartiate Maciste, personnage principal d’un mauvais péplum italien, comme il en pullulait au cours des années 1960 (Maciste et les cent gladiateurs) dans ce pays très catholique. Le gaillard à l’imposante musculature, sex-symbol à Rome, parvient à s’échapper de l’amphithéâtre où il devait être supplicié – n’est pas superhéros qui veut! Le fuyard rejoint sa bien-aimée, une jeune adepte du Christ réfugiée à la campagne. Le générique de fin apparaît alors que les deux amoureux filent, côte à côte, vers l’horizon. La pulsion bestiale de l’un au bras de la vertu de l’autre. Le désir enfin réconcilié avec la règle. Un happy end en carton-pâte.

 

 

 


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